L'âge d'homme de Michel Leiris

Publié le par bea-ecs.over-blog.com

 

Michel Leiris, XXe siècle.

Ecrivain et ethnologue français.

 

L'âge d'homme.

Présentation rapide.

  • Autobiographie de l'auteur. Le livre est organisé de façon thématique mais est aussi (plus ou moins) chronologique.
  • Réflexion sur la vie et sur l'existence en général
  • Leiris dépeint ses passions, ses obsessions, ses hontes. Il raconte certaines anecdotes et moments-clés de son existence pour dépeindre son caractère et pour apporter sa vision de l'existence, de la mort, de l'enfance, etc.
  • Le livre est essentiellement centré sur l'enfance et la jeunesse de l'auteur (fini à 34 ans).
  • Leiris utilise des figures mythologiques ou culturelles (tels Lucrèce, Judith et Holopherne), qu'il érige en allégories, pour retracer sa vie et sa vision du monde. Il utilise aussi principalement la corrida (à laquelle il donne une symbolique particulière par son rapport à la mort) comme allégorie ou métaphore.
  • Les thèmes majeurs sont : la mort, la sexualité, l'amour, l'art, l'existence, l'enfance, la honte, la souffrance (physique et morale).

Synopsis détaillé.

  • « Je viens d'avoir 34 ans, la moité de la vie. » Leiris entame son livre par un bref autoportrait, et commence à aborder les thèmes principaux de son ouvrage. Il aborde la vieillesse et la mort (anecdote de l'ouvrage d'Epinal avec Les couleurs de la vie), ses premières interrogations (le mystère de la cheminée), les figures de Lucrèce et Judith.
  • Tragiques : L'auteur développe son goût pour le théâtre et l'opéra et particulièrement les tragédies. Il parle des spectacles qui l'ont marqué : Roméo et Juliette, Faust, Hamlet, Les contes d'Hoffmann entre autres.
  • Antiquités : Leiris dévoile sa passion et sa fascination des choses (personnages, allégories, récits, oeuvres) antiques, et de la grandeur que cela lui inspire.
  • Lucrèce : Lucrèce est une héroïne romaine qui s'est suicidée devant son père et son mari après qu'on homme l'ait violée. Dans ce chapitre, Leiris raconte des anecdotes marquantes de femmes blessées ou châtiées.
  • Judith : Judith est une héroïne biblique (Ancien Testament) qui, pour sauver son peuple assiégé par une armée dirigée par Holopherne, est allée séduire Holopherne puis lui a tranché la tête et l'a ramenée dans son village (ce qui causa la fuite des assiégeants). Dans ce chapitre, Leiris dépeint des femmes dangereuses qui l'ont marqué (plus fortement que les femmes blessées précédentes), notamment au travers de personnages d'Opéra que sa tante (cantatrice) a interprétés (Carmen, Salomé, Dalila etc)
  • La tête d'Holopherne : Holopherne est le chef de guerre qui se fait trancher la tête par Judith après que celle-ci l'ait séduit. Dans ce chapitre, Leiris retrace ses souvenirs d'hommes blessés (que ce soit lui ou un autre - le plus souvent lui), physiquement ou moralement.
  • Lucrèce et Judith : Dans ce chapitre, l'auteur revient sur ses deux figures emblématiques et passe par une troisième, Cléopâtre, qui les réunit. Il cite de nouveau de nombreuses anecdotes et personnages (dans sa vie) qui incarnent l'une ou l'autre des deux héroïnes, ou les deux : il montre ainsi l'ambivalence et la relation permanente entre terreur et douceur, entre victime et bourreau, etc. Il cite ainsi les vers d'Apollinaire : Cette femme était si belle / Qu'elle me faisait peur.
  • Amours d'Holopherne : Dans ce chapitre, Leiris revient sur ses deux expériences amoureuses les plus marquantes (et les seules véritables selon lui) : celle avec une femme au nom anglosaxon, qu'il appelle Kay, et celle concernant son mariage. Cette époque coïncide avec celle où Leiris commence à écrire et à en faire véritablement une passion, son métier.
  • Le radeau de la méduse : Le livre se termine sur différentes anecdotes qui suivent, que l'auteur rattache au sombre tableau Le radeau de la méduse de T. Géricault. L'auteur y fait référence à ses différentes courtes psychanalyses ; le livre se termine sur deux rêves étranges et sanglants.

 

- Tout au long du livre, l'auteur souligne la difficulté de son écriture. D'une part, certaines confessions lui coûtent et son difficiles à faire (honte, etc) ; d'autre part, on ne peut s'extraire de la subjectivité du récit, de la sélection des anecdotes, etc. Leiris souligne à la suite d'une longue digression (?) la difficulté de se tenir à un plan précis pré-établi : l'écriture de sa vie, d'anecdotes et de symboles le mènent à des endroits où il ne pensait pas forcément aboutir.

- Chaque chapitre commence par une citation, plus ou moins longue, que ce soit d'une autre oeuvre, d'une encyclopédie (récit des histoires de Lucrèce et Judith par exemple), ou d'un autre de ses écrits (extraits de journal, rêve).

- Le livre témoigne d'une constante opposition et association des contraires, d'une ambivalence entre les relations et les caractères des gens, comme en témoigne l'association des images (pourtant opposées) de Lucrèce et Judith.

- A chaque réédition, l'auteur a rajouté quelques Notes à la fin de son livre pour compléter et modifier certaines choses.

 

Publié dans Lectures

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