Les mots de Sartre

Publié le par bea-ecs.over-blog.com

Jean-Paul Sartre, XXe siècle (1905-1980).

Ecrivain et philosophe français. (a refusé le Nobel)

Figure de l'existentialisme.

Intellectuel populaire et médiatique.

Auteur engagé (en faveur du communisme, URSS, Che Guevara, etc).

 

 

Les mots.

Présentation rapide.

  • Récit de l'enfance de Sartre, de façon (plus ou moins) chronologique, organisé autour des deux thèmes : lire et écrire.
  • La découverte des mots (dans la lecture puis dans l'écriture) conduit Sartre à la découverte de la vie et de l'existence.
  • Mêle récit d'anecdotes, description de sa famille et de son caractère, et réflexions sur l'existence ou sur son comportement.
  • Plusieurs thèmes et questions sont récurrents dans cet ouvrage : la comédie sociale et familiale, et d'une manière générale l'hypocrisie et les liens entre ce que l'on est, ce que l'on fait semblant d'être et ce dont on rêve ; la question de Dieu, du Saint-Esprit et de la nécessité ; l'héroïsme, la gloire personnelle ; le rôle de l'écrivain.
  • Mis à part Sartre lui-même, un personnage est important dans ce livre : le grand-père de Sartre (Charles Schweitzer, ou Karl), qui a beaucoup influencé son petit-fils, dont le père est mort très tôt.

Synopsis détaillé.

  • Lire.
    - Sartre commence par décrire sa famille : le père absent (mort tôt) implique absence de contraintes et d'autorité véritable. Le grand-père se sent très proche de son petit-fils, rejetant en lui la mort qui approche. Grande complicité entre le grand-père et le petit-fils.
    - Une notion récurrente dans le livre est celle de "jouer un rôle" : Sartre joue constamment un rôle (ou a cette impression). Il "joue" à être sage, à plaire, parce que ça lui plaît. Les adultes, vis à vis des enfants, jouent également un "rôle" : ils ne leur parlent pas comme aux adultes.
    - La découverte des livres est importante chez Sartre ; il découvre d'abord les classiques (de son grand-père), puis lit les revues pour enfants de son âge.
    - Sartre aime rêver et s'inventer des héros et des aventures incroyables dans lesquelles il triomphe toujours. Enfant, il découvre le cinéma et il s'y retrouve très vite : il se sent proche de cet art qui a à peu près le même âge que lui, il aime l'effet de "foule" (tous nivelés) dans les salles obscures, et il aime jouer au cinéma, s'inventer des héros et les incarner, pendant que sa mère joue du piano.
    - Réflexion sur Dieu : Dieu apparaît à Sartre nécessaire car les hommes se sentent superflus (et ne le sont plus avec Dieu), mais il a été détourné de la croyance par la religion, les rites etc. 
  • Ecrire.
    - La découverte de l'écriture est un autre grand tournant dans la psychologie de Sartre (environ à 9 ans). Il aime singer, imiter les histoires qu'il lit ; il écrit sur le papier les héros de cinéma qu'ils s'inventent et en invente d'autres, aux aventures extraordinaires et aux exploits. Il s'invente ainsi de nouveaux rôles. Il aime aussi l'admiration qu'il suscite chez les adultes (sa mère recopie ses écrits et les fait lire aux autres).
    - Un autre point fascinant de l'écriture est que tout peut arriver : c'est une liberté infinie et effrayante à la fois.
    - Au coeur de cette partie se trouve la découverte de sa "vocation" d'écrivain : assez vite, les gens autour de lui disent qu'il écrira plus tard, et cela lui plaît. Son grand-père est sceptique et tente de le détourner d'un destin de poète (vivant de sa plume surtout), mais cela contribue à ce que Sartre désire encore plus écrire.
    - Le rôle de l'écrivain. Ils sont pour Sartre nécessaires car il les voit adulés et très populaires, accueillis comme les militaires par exemple. Sartre veut avoir un rôle dans la société, il veut être important, être un héros qui guérisse les maux de la Terre. L'écrivain est pour Sartre un héros, parfois militaire combattant les maux, parfois martyr sacrifié pour la société.
    -  Sartre est confronté à des contradictions : il se sent investi d'une mission (par le Saint-Esprit), il se sent nécessaire en tant qu'écrivain et sent que c'est sa vocation ; d'un autre côté, il veut (et se sent) être libre et soumis à lui seul. Contradiction entre nécessité et liberté. Il est également confronté à la contradiction entre la vocation qu'il sent, et l'insignifiance de son écriture : tout le monde peut écrire, et il n'a pas particulièrement de don (mais il se sent "élu").
    Il se pose également la question de l'utilité de l'écrivain dans un monde sans conflits, sans maux (et, jeune, il ne voit aucun conflit, avant la guerre).
    - A l'école, Sartre se fait des camarades et trouve une "raison de vivre" (enfin, sans la chercher) : il se sent nécessaire (dans un groupe, quand ils jouent au ballon par exemple), et ne rêve plus vraiment de gloire.
    - Jeune, il se sentait indifférent à la mort, car il avait l'impression qu'il allait vivre indéfiniment et il s'imaginait revivre au travers de ses oeuvres. Sartre a également une conception particulière de l'oeuvre : il trouve toujours la précédente moins bien, voire mauvaise.
    - Pour Sartre, la littérature est comme une religion ; il se sent (plus ou moins) guidé par le Saint-Esprit et investi d'une mission. A l'époque de l'écriture du livre Les Mots (à 50 ans), il affirme toutefois avoir changé, et ne plus avoir l'impression d'avoir un rôle à jouer dans la société, ni de héroïsme ou de gloire à en tirer. 

 

Sartre découvre le monde avec les mots.

Publié dans Lectures

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